Petites histoires des temples protestants du Dauphiné – ÉPISODE 23

Tous les 1er et 15 de chaque mois, retrouvez un épisode de notre NOUVELLE SAGA : « Petites histoires des temples protestants du Dauphiné » !

Épisode 23

« Les petites histoires des temples protestants du Dauphiné » se font selon l’ordre des colloques énumérés dans le livre de François Eugène ARNAUD.

G) Colloque de l’embrunais : 1. Embrun, Crévoux, La Bréole, Barcelonnette, Jaussiers

Embrun

En 1540, Étienne BRUN de Réotier, est brûlé vif à Embrun comme protestant. En juin 1573, le capitaine CHAMISEAU, dit Châteauredon, tente de s’emparer d’Embrun pour le compte des protestants ; il est arrêté et écartelé. Le 5 mai 1581, un autre protestant qui voulait livrer la ville à LESDIGUIÈRES est mis à mort. Le 19 novembre 1585, LESDIGUIÈRES s’empare d’Embrun par surprise ; le trésor de la cathédrale est pillé. Le culte protestant y est établi jusqu’à la Révocation.

Le temple est démoli par arrêt du conseil de roi du 20 juin 1684.

Aujourd’hui, le culte Réformé se tient à la cure catholique !

Barcelonnette, Jaussiers

Ces deux communautés étaient d’origine vaudoises. Elles ont été saccagées en 1560 et les membres sont expulsés en 1566 par ordre du duc de Savoie.

G) Colloque de l’embrunais : 2. Fressinières, Dormillouze, Vignaux en Vallouise, L’Argentière, Champcella

Fressinières est constitué de 13 hameaux, suivant le cours de la Biaysse, le village s’échelonne ainsi entre 1180 m et 1780 m d’altitude.

Les Vaudois, arrivés dans la vallée dès la fin du XIIe siècle, ils y rencontrèrent une population réceptive à leur prédication, cette région des Hautes-Alpes étant marquée par la présence ancienne de chrétiens vivant déjà en marge de l’Église catholique.

Pendant trois siècles, les Vaudois vont pouvoir survivre surtout grâce à une forte capacité de dissimulation de leurs pratiques religieuses acquises au fil du temps.

En 1532, lors du synode de Chanforan (Val Luserne), les délégués vaudois acceptent majoritairement de rallier la Réforme.

La « maison de la Ville », cet ensemble protestant en cours de construction à Ville en 1624 a une forte similitude avec l’actuelle configuration des lieux : temple, maison où loge le pasteur et cimetière semblent voisins comme aujourd’hui l’église, le presbytère et les deux cimetières.

Après 1624, édification et aménagement du temple sont, bon an mal an, menés à bien. Ce n’est qu’en 1647 qu’il est totalement mis hors d’eau et hors d’air.

L’église Sainte-Marie-Madeleine de Freissinières est des plus sobres, mais son chevet porte des peintures d’inspiration protestante, visibles uniquement depuis les combles !

Lorsque le 27 novembre 1684, l’arrêt du conseil du roi prévoit la destruction du temple pour y bâtir, à la place, une église catholique, plusieurs indices laissent penser que les habitants n’ont pas respecté l’ordonnance royale et ont simplement modifié le bâtiment existant, l’équipant des attributs d’une église catholique tout en rendant les décors du mur oriental invisibles.

Temple de Ribes

L’église est construite en 1462 et sert de chapelle du château. Elle devient temple protestant de 1573 à 1684, puis redevient église catholique.

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Gilbert JOSS, Secrétaire Général du Musée