Tous les 1er et 15 de chaque mois jusqu’à l’été, retrouvez un nouvel épisode de l’histoire de la Brigade Missionnaire de la Drôme.
Épisode 10
Le décor et l’envers du décor
Pendant 9 épisodes, nous avons vu les actions de nos Brigadiers.
Mais une telle oeuvre ne va pas sans heurts ! Suivent donc, sous le titre de « affaires », c’est ainsi que figurent dans le registre des Conseils de Brigade, quelques événements fâcheux et tristes qui entachèrent le moral de nos Brigadiers.
1° Affaire « Victor BORDIGONI »
Le 1er octobre 1927, « le Matin Vient » publie simplement : « Avis très important : Tout ce qui concerne l’administration et la rédaction de nos journaux, Le Matin Vient et Lumière, les publications et l’oeuvre missionnaire de la Brigade devra être adressé au pasteur Henri ÉBERHARD, Dieulefit (Drôme) et non plus à notre frère le pasteur Victor BORDIGONI ». Que s’est-il donc passé pour qu’un tel bouleversement surgisse dans le fonctionnement de la Brigade ?
Sans entrer dans les détails, il y a eu à l’évidence mensonge et dissimulation d’une situation sentimentale au sein du couple BORDIGONI. Victor quitte la Brigade, ainsi que son fils Louis en octobre 1927.
Il démissionne de la paroisse de la Motte-Chalancon. Il y sera remplacé par le pasteur Antonio ANTOMARCHI.
2° Affaire « Pentecôtisme »
Au début de l’année 1932, un esprit de Réveil souffle en Ardèche, avec des conversions et des guérisons, sous l’impulsion de Douglas SCOTT (1900-1967), un missionnaire anglais pentecôtiste.
Ce qui marque profondément le protestantisme à l’époque, c’est le refus très net de la Brigade du mouvement pentecôtiste naissant.
Pierre CARON écrit un article, assez violent, dans le journal « Le Matin Vient » intitulé : « Casse-cou ! ». Il met en garde contre toute influence pentecôtiste. Résultat des courses : il y a 2 000 désabonnements au journal !
Ce sont deux conceptions du Réveil qui s’affrontent ! Des paroles dures, des jugements sont prononcés de part et d’autre.
Le mouvement pentecôtiste naissant porte un coup sérieux à la Brigade.
3° Affaire « unification de 1938 »
En 1936, La Brigade connait une nouvelle crise à l’occasion de la position favorable qu’elle prend en faveur de la restauration de l’unité de l’Église Réformée de France.
En 1938, les Brigadiers s’engagent à fond dans les tractations entre les différentes parties du protestantisme français pour la création de l’Église Réformée de France (ERF). Certains de leurs amis très proches s’y opposent.
Un article dans « le Matin Vient » prônant l’unité vaut 2000 autres désabonnements.
Il y a d’autres ‘affaires’ signalées comme telles dans le grand registre du Conseil de la Brigade. Il n’est pas possible de les énumérer toutes.
Il faut savoir qu’avec le départ des uns et des autres, vers d’autres paroisses, dans l’Église Réformée de France ou ailleurs, ont affaibli le grand élan.
Édouard CHAMPENDAL va à Genève en 1930, Jean CADIER à Montpellier en 1934, Pierre CARON à Alger en 1937, le dernier à partir est Henri ÉBERHARD pour Lyon en 1941.
La guerre mettra un terme définitif à la Brigade Missionnaire de la Drôme.
La suite au prochain épisode.
Gilbert JOSS, Secrétaire Général du Musée
