SAGA : « Personnages protestants qui ont marqué le Dauphiné » !
Tous les 1er et 15 de chaque mois, découvrez un épisode !
Épisode 12
ARNAUD Henri (1643-1721)
Henri naît à Embrun le 16 juillet 1643 dans une famille noble protestante, originaire de l’escarton briançonnais de Château Dauphin, venue s’établir dans la ville après sa conquête par LESDIGUIÈRES.
Son père, François ARNAUD, y exerce la charge de troisième consul à deux reprises. Son grand-père, Pierre ARNAUD, commerçant et avocat a été premier consul en 1617, époux de Catherine de L’OLIVIER, apparentée aux LESDIGUIÈRE.
Après des études théologiques à Bâle, Genève et Leyde (Pays-Bas), il devient pasteur dans plusieurs vallées vaudoises, notamment dans le Val Saint-Martin et, en 1685, à Torre Pellice, dans le val Pellis (ou en italien Pellice).
En 1686 à la suite du massacre des Vaudois du 26 avril, il fuit les vallées avec environ trois mille Vaudois survivants (sur les 12’000 qui ont été emprisonnés) qui, ne voulant pas abjurer le protestantisme comme le leur ordonnait leur souverain Victor-Amédée II de Savoie, vont chercher refuge en Suisse.
Le duc de Savoie est contraint de se soumettre aux injonctions de Louis XIV, son puissant voisin, qui vient de révoquer l’Édit de Nantes et de lancer une expédition de dix mille hommes dans les vallées du Dauphiné, près des vallées vaudoises, pour éradiquer le protestantisme. La répression touche donc non seulement les vallées françaises mais, également, les vallées vaudoises. Aujourd’hui, toutes ces vallées sont en territoire italien, dans la province de Turin.
Henri ARNAUD s’établit à Neuchâtel et, par trois fois, entre 1687 et 1688, il tente sans succès de rentrer dans les vallées avec d’autres exilés.
Avec l’accession de Guillaume d’Orange sur le trône d’Angleterre, le contexte politique européen change et donne aux Vaudois un puissant allié. Grâce à des financements anglais et hollandais, Henri ARNAUD peut lancer une nouvelle tentative en 1689.
Le 27 août 1689, à la tête d’un millier de Vaudois, il prend le chemin du retour en empruntant des chemins escarpés pour ne pas donner l’éveil, écrivant ainsi une épopée connue sous le nom de « glorieuse rentrée ».
La petite troupe est interceptée à plusieurs reprises par les forces franco-piémontaises, mais elle réussit chaque fois à s’échapper. Parvenue dans les vallées, elle doit encore subir l’assaut des troupes du maréchal CATINAT. Le 14 mai 1690, près de Torre Pellice, elle est surprise par l’artillerie et les survivants ne doivent leur salut qu’à la neige qui leur permet de se disperser sur les hauteurs environnantes.
Découvrez la suite dans le fichier pdf…
Gilbert JOSS, Secrétaire Général du Musée