SAGA : « Personnages protestants qui ont marqué le Dauphiné » !
Tous les 1er et 15 de chaque mois, découvrez un épisode !
Épisode 28
SOUBEYRAN Marguerite (1894-1980)
Marguerite naît le 29 avril 1894 à Dieulefit. Elle est la fille d’Ovide SOUBEYRAN et de Marie POULIN. Les SOUBEYRAN sont une vieille famille protestante. Elle est la cadette et unique fille d’une fratrie de 5 enfants, arrivée 17 ans après Louis, le quatrième ! Son père est cadre aux filatures MORIN.
Marguerite quitte la maison de Dieulefit après le cycle primaire pour effectuer un cycle primaire supérieur dans une école-foyer protestante, à Valence. Puis, elle fait des études d’infirmière à Paris et c’est là qu’elle se crée un réseau de relations et d’amies, qu’elle conserve toute sa vie. Elle obtient son diplôme d’État en 1916.
Pendant la Grande Guerre, comme bien des jeunes filles de la bourgeoisie, surtout les infirmières, Marguerite travaille bénévolement dans un Centre de secours aux blessés, à Paris, en 1915 et 1916.
En 1917, malade et sans argent, elle revient à Dieulefit. Marguerite prend conscience et déplore le manque d’établissement de repos de qualité. Grâce au soutien de ses frères, elle transforme une ferme familiale, un vaste domaine de 47 hectares, qu’elle reçoit en propriété, en maison de repos : « la Pension des Tilleuls », dans le quartier de Beauvallon, qui ouvre ses portes en 1917.
Elle est rejointe et aidée par son amie Jeanne RIVARD. Celle-ci assure la direction de la maison pendant que Marguerite repart entreprendre, à Genève en 1927, une formation à l’Institut Jean-Jacques ROUSSEAU, dans le but de s’occuper d’enfants en difficulté.
C’est à Genève que Marguerite fait la connaissance de Catherine KRAFFT (1899-1982), qui la suit en France quand l’idée de la création d’une École Nouvelle à Dieulefit se concrétise.
Elles fondent, en 1929, l’École de Beauvallon, qui accueille des enfants « blessés de la vie » et restent en prise directe avec les grands courants pédagogiques de l’éducation nouvelle. Où, comme le précise Marguerite : « accueillir des blessés de la vie, des blessés par la famille, par la société, par la rue, par l’école ».
C’est certainement, en France, la première école mixte avec internat recevant des enfants de 4 à 16 ans. Marguerite est affectueusement surnommée « Mamie » ou « tante Marguerite » et Catherine KRAFT « Athie ».
L’école de Beauvallon est un lieu de vie communautaire ou la confiance et la familiarité dans les relations avec les adultes, la liberté et la responsabilité sont primordiales.
En janvier 1941, Marguerite rencontre Jeanne BARNIER (1918-2002), toute jeune secrétaire de mairie à Dieulefit et la convainc de fabriquer des milliers de faux papiers, fausses cartes d’identité et d’alimentation, faux permis de circuler, faux tickets de charbon.
Un vrai réseau se met en place à Dieulefit, puis dans les villages voisins…
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Gilbert JOSS, Secrétaire Général du Musée