Personnages protestants qui ont marqué le Dauphiné – ÉPISODE 20

SAGA : « Personnages protestants qui ont marqué le Dauphiné » !

Tous les 1er et 15 de chaque mois, découvrez un épisode !

Épisode 20 : MUSTON Alexis (1810-1888)

Alexis naît à Torre Pellice, dans le Piémont italien, fils de Georges MUSTON (1777-1842), pasteur à Bobbio Pellice, et de Madeleine JAHIER (1782-1848). Sa mère est apparentée à Josué JANAVAL, capitaine vaudois mort en exil, et à Pierre JANAVEL, son fils, qui a participé à la « Glorieuse Rentrée » des vaudois en 1689.

Il fait ses études de théologie à Lausanne et à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Il est consacré pasteur en décembre 1833. Il soutient le 1er juillet 1834 une thèse de baccalauréat, intitulée De l’origine et du nom des Vaudois, et une thèse de licence, intitulée De l’instruction publique chez les anciens Vaudois et de la discipline de leurs églises le 30 juillet 1834. Outre les études de théologie, il suit des cours de sciences naturelles et de médecine.

Il est d’abord pasteur de l’Église évangélique vaudoise, à Rodoretto, hameau rattaché à la commune de Prali (province de Turin).

En 1835, il doit s’enfuir pour des questions liées à ses écrits théologiques, et gagne la France à travers les Alpes enneigées dans la nuit du 9 au 10 janvier (le col est à 2299 mètres). Il arrive à Abriès, dans le Queyras, après 11 h de marche harassante dans la nuit et dans le froid.

Alexis est un homme intellectuellement brillant,  doté d’une grande culture, ce qui lui confère des atouts supplémentaires à son aptitude à évoluer en société. Il côtoie les milieux intellectuels de la capitale. Fait la rencontre de nombreuses personnalités et se lie d’amitié avec nombre d’entre elles.

Il multiplie rencontres et échanges de correspondances avec des historiens tels Jules MICHELET ou Napoléon PEYRAT ; des écrivains et poètes tels Victor HUGO, Alexandre DUMAS ou Georges SAND ; des philosophes, des linguistes, des scientifiques, des médecins, des politiciens et de nombreux pasteurs.

Le 29 mai 1836, marque la fin de son exil : il reçoit officiellement la nationalité française.

Il devient pasteur de l’Église Réformée de Bourdeaux, dans la Drôme, ministère qu’il exerce de 1836 à sa mort. En 1837, il épouse Clémentine DESAULSES-LATOUR, fille de Jacques DESAULSES-LATOUR, juge de paix à Bourdeaux. De cette union naissent Paul Amédée (†1838), Clémentine Anaïs en 1839, Charles de Mornans en 1842 et Marie Aline Émilie en 1845.

Le périmètre de l’Église Protestante de Bourdeaux s’étend sur dix communes : Bourdeaux, Crupies, Bouvières, Les Tonils, Bézaudun, Mornans, Poët-Célards, Féline, Truinas et Saint-Nazaire-le-Désert.

Avec son collègue Ferdinand MAILHET, ils sont très présents auprès des populations par leurs missions pastorales, et s’impliquent dans des actions pour l’enseignement, et dans des oeuvres de bienfaisance, été comme hiver.

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Gilbert JOSS, Secrétaire Général du Musée