SAGA : « Personnages protestants qui ont marqué le Dauphiné » !
Tous les 1er et 15 de chaque mois, découvrez un épisode !
Épisode 24
BOURGEOIS Victor Ferdinand (1870-1957)
Naît le 1er août 1870 à Amiens.
Victor-Ferdinand est élève à l’École Régionale des Beaux-Arts d’Amiens et intègre en 1890, à l’âge de 20 ans, celle des Arts Décoratifs de Paris où il remporte tous les Prix.
En 1892, classé Hors-Concours, il est attaché à la direction artistique de la Manufacture nationale de Sèvres, puis nommé à l’Académie des Beaux-Arts, la même année.
En 1894, Victor-Ferdinand, sur quatre cents, est reçu premier au concours de l’École des Beaux-Arts.
Il remporte le Prix Chenavard en 1897, ce qui lui ouvre les portes du Salon des Artistes Français l’année suivante.
Il y présente La ville d’Amiens recevant les hommages de ses industries. La toile, aussitôt achetée par l’État, figure à l’exposition universelle de 1900 avant d’être placée à l’hôtel de ville d’Amiens.
Outre les ouvriers picards, Victor-Ferdinand s’intéresse également aux travailleurs de la mer de sa région. Il se rend plusieurs fois à Étaples entre 1907 et 1909, où séjourne temporairement ou l’année une communauté d’artistes français et étrangers attirés, comme lui, par l’activité du port et le prix modique des loyers à payer pour une maison de pêcheur transformée en atelier d’artiste. Sur place, il peint L’Arrivée du poisson ou le Retour des pêcheuses de crevettes, toiles exposées respectivement aux Salons de 1907 et de 1908.
À l’occasion d’un voyage en Suisse, en 1908, il se familiarise avec la technique du pastel. Il réalise, sur place, des paysages lumineux qu’il expose en février de l’année suivante à Paris.
L’État se porte aussitôt acquéreur du Lac Léman pour le compte du Musée d’Amiens. Les oeuvres inspirées de ce séjour comptent, sans aucun doute, parmi les plus réussies de sa carrière.
Armand GUILLAUMIN invite Victor-Ferdinand à le rejoindre dans le Midi, au printemps 1911. Ensemble, ils parcourent la Côte d’Azur, s’attardant entre la baie d’Agay et Le Trayas. À cet endroit précis, les rochers rouge vif, illuminés par le bleu intense de la mer et la lumière incomparable du Sud, offrent aux deux compères un panorama et un motif à peindre d’exception. Le choc chromatique est total pour Victor-Ferdinand.
Le spectacle de feu des rochers rouges embrase la palette du peintre picard qui réalise, sur place, de nombreux croquis et pochades lumineuses qu’il traduira ensuite en peintures et en pastels flamboyants. Ceux-ci, avec leurs accents de peinture fauve, constituent un point de non-retour. Victor-Ferdinand se révèle enfin à lui-même. Il peint dès lors la nature avec les mêmes yeux que GUILLAUMIN et, à travers lui, il hérite de la sensibilité de MONET, SISLEY, GAUGUIN et Othon FRIESZ, qui ont aimé et célébré la lumière, comme lui. Les sorties dans l’Estérel ont tenu leurs promesses.
Après le décès de son épouse, Marie Anne Wilhelmine DE MINCKOVITZ, Victor-Ferdinand BOURGEOIS se remarie le 19 mars 1928 avec Jeanne Marthe BERTRAND, native de Dieulefit. Le couple s’installe dans la commune qui voit se réfugier de nombreux artistes et écrivains, pendant la Seconde Guerre mondiale, tels Louis ARAGON, Clara MALRAUX ou René CHAR.
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Gilbert JOSS, Secrétaire Général du Musée